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Histoire et légende
A l’origine, était Sya qui deviendra plus tard Bobo-
La fondation du village de Sya se situe aux alentours de 1 050. Sa majesté Mpa Yacouba SANOU, actuel chef suprême des Bobos-
Le passage de Samory TOURE à Sya
Lorsque l’Almamy Samory TOURE est arrivé à Sya, il y a trouvé l’imam Sakidi SANOU qui a construit la mosquée de Dioulassoba en 1880. Ce sont deux promotionnaires de l’école coranique qui se connaissaient très bien pour avoir étudié chez le même maître.
Quand Samory a su que Sya était la ville de l’imam Sakidi, il a renoncé à l’attaquer. Mais son fils très belliqueux n’était pas de son avis et voulait passer à l’offensive. Sakidi SANOU demanda alors la permission à son père (Samory) pour faire un tour avec lui un peu hors de la ville. Samory accepta. Sakidi l’amena devant une termitière et à l’aide de son chapelet, il récita des formules, la termitière se fendit et toutes les termites se transformèrent en intrépides guerriers dont l’un invita le fils de Samory au combat. Ils luttèrent toute une journée sans qu’il ait le dessus. Après cette démonstration de force mettant en évidence les forces occultes dont disposaient les habitants de Sya, la troupe de Samory venue conquérir la ville préféra y renoncer car c’était trop risqué d’engager le combat avec un tel adversaire… C’est plus tard que les colonnes françaises de la colonisation vont finir par s’imposer aux habitants de Sya, confisquant alors le pouvoir. Le colonisateur pour mieux assurer son commandement devra s’associer des auxiliaires, c’est ainsi qu’il nommera des chefs traditionnels sur qui il s’appuiera.
L’attaque de l’hôtel Dallet en octobre 1941
Nous sommes en 1941. La France est occupée par les Allemands. Le régime de Vichy signe l’armistice avec l’Allemagne et accepte l’occupation. Le général De GAULLE s’exile en Angleterre d’où il va lancer son fameux appel du 18 juin 1940. L’Afrique occidentale française était vichyste. Selon l’historien Bruno Doti SANOU, la première résistance à rejoindre De GAULLE en Afrique occidentale est venue de Bobo-
Des Noirs qui ont eu l’audace de tuer 5 Blancs à cette époque, c’était vraiment du jamais vu. Mais ces morts ne sont pas restés impunis. Dès qu’ils ont été arrêtés, les assassins ont été fusillés publiquement. Et l’administration coloniale ne s’est pas limitée à cela. «Le chef de canton de l’époque, Adama SANOU et plusieurs autres chefs autochtones ont été déportés en prison en Côte d’Ivoire. Bobo était devenue une ville policière. Le plus grand service de renseignements se trouvait à Bobo»; ajoute Bruno SANOU. Selon Siriki SANOU, le fils de Mpa Yacouba SANOU, le marabout qui est à l’origine de cette tuerie voulait anticiper l’indépendance des Noirs. Aucun chef traditionnel n’était au courant de cette attaque. «Ils ont été arrêtés alors qu’ils étaient totalement innocents. Ils ont été déportés à la prison de Tabou en Côte d’Ivoire. Après avoir purgé leur peine, seuls 4 personnes dont le chef de canton Adama SANOU, sont revenues. Les autres sont décédés…»
Qui était Guimbi OUATTARA de Bobo ?
Selon le porte-
Un jour, après qu’un OUATTARA ait fait la navette en tant qu’interprète entre les Blancs et les Bobos, la guerre finit par éclater, malgré la bonne foi des Bobos.
Pour montrer qu’ils sont pour la paix, ils ont remis un coq blanc à l’interprète pour le remettre aux Blancs. Mais en route, celui-
L’historien Doti Bruno SANOU ne dit pas autre chose. «Guimbi OUATTARA était une femme de marque. Elle n’était pas princesse comme on le dit généralement. C’était une femme de relation publique. C’est dans ce sens que lorsque le premier explorateur Binger remontait de Kong vers Bobo, on lui a recommandé Guimbi OUATTARA puisque son grand-
Sa cour à Kombougou était une cour publique. On y vendait de l’hydromel. Tout le monde venait y boire. Elle détenait des renseignements sur la région de Bobo et comme elle était en contact avec les Blancs, elle les leur livrait.
Ses renseignements ajoutés à ceux de ses cousins notamment Betiaba OUATTARA, ont permis à la France d’occuper Bobo-
La même année, ils y fondent un poste administratif. En 1904 la cité de Sya prend le nom de Bobo-
Drissa KONE à Bobo-
Hauts-
Zoom sur les potentialités économiques
Bobo-
L’atout principal de la région des Hauts-
Il y a aussi l’arboriculture qui est développée surtout dans la partie Sud de la région notamment dans la province du Kénédougou et une partie du Houet. C’est le verger du Burkina par excellence avec une importante production de mangues et d’agrumes.
Cette situation avait occasionné la création d’une unité de transformation de ces produits (Dafani) qui malheureusement est aujourd’hui fermée. Mais l’espoir d’une reprise des activités est permis si on en croit le gouvernement qui s’emploie à remettre les choses en place.
A côté des cultures de rente, la région est aussi une grande productrice de céréales. «Contrairement à ce qui se dit, il y a une corrélation entre la production cotonnière et celle du maïs», soutient M. DEMBELE.
Il y a également le riz avec les plaines aménagées qui existent dans la vallée du Kou, à Banzon… Un programme de petites irrigations est développé à travers la région sans oublier la culture du riz pluvial qui se développe. En tout cas, grâce aux actions développées par l’Etat pour soutenir la filière en apportant des intrants et des semences améliorées, on arrive à produire assez de riz actuellement dans les Hauts-
Bobo-
En plus des unités de transformation agro-
Il faut noter que la situation géographique de la ville de Bobo est un grand atout : elle est située au carrefour de l’Afrique de l’Ouest et de l’Ouest du Burkina. C’est une zone de transit obligée qui met en contact les pays de l’intérieur (Mali, Niger) avec les pays maritimes de la sous-
Dans le souci d’équilibrer le développement, le gouvernement burkinabè avait initié un programme pour relancer l’économie de Bobo élargie au grand Ouest. L’un des grands projets de ce programme fut la création de l’Université polytechnique de Bobo (UPB).
Dans ce programme de relance, il y a un certain nombre de projets que le gouvernement suivait de près pour désenclaver la région par la construction de routes et créer les conditions d’une vraie relance de l’économie.
Avec l’université à Bobo, cela a eu un effet d’entraînement. Aujourd’hui, il existe près de 5 instituts de formation supérieure à Bobo-
Au moment du lancement du programme de relance de la ville de Bobo, il n’y avait pas encore le processus de décentralisation. Mais aujourd’hui, les choses ont évolué avec la communication intégrale. L’Etat donne désormais le pouvoir à des collectivités territoriales qui peuvent passer leur marché au niveau local et s’occuper du développement local. La déconcentration fait également partie de ce programme de relance. Au niveau de Bobo, pratiquement tous les ministères sont représentés. Cela permet au secteur privé de pouvoir travailler normalement et ne pas se rendre à Ouagadougou à tous les coups pour résoudre des questions qui peuvent être traitées sur place au niveau local. «C’est ça qui crée les conditions pour un développement local … Actuellement ça bouge à Bobo», selon François DEMBELE qui pense qu’il y a de l’espoir pour cette ville.
«A force de crier que ça ne va pas à Bobo, on ne voit pas venir le changement. Ce qui risque de se passer, c’est que d’autres viendront d’ailleurs pour exploiter toutes ces belles opportunités qui se présentent pour les Bobolais». Avec ce qui est en train d’être réalisé dans le cadre du cinquantenaire de notre indépendance à Bobo, cela va assurément apporter un plus dans l’économie de la région. Sans oublier les projets qui sont en perspective comme le barrage de Samendéni qui va encore donner d’autres opportunités qu’il faut savoir saisir.
Le problème à Bobo, c’est, selon le Directeur régional de l’économie, que la formation technique et professionnelle suive pour que les gens puissent tirer le maximum de profits des opportunités qu’offrent la ville de Bobo et sa région.
Drissa KONE / Bobo Dioulasso
L’histoire des taxis de Bobo
Lorsqu’on évoque l’histoire des taxis dans la ville de Sya, les anciens se rappellent un certain Mamadou «Gganimani». C’est lui qui serait, selon EL hadji Sourakata SANOU, un ancien «taximan» de Bobo-
«J’ai connu Mamadou «Gbanimani» (chaud-
A cette époque, il n’y avait pas assez de voitures dans la circulation. Le carburant était moins cher et l’acquisition d’une voiture n’était pas compliquée pour quelqu’un qui avait les moyens. Pour payer une Renault 4 toute neuve par exemple, il fallait débourser la somme de 750 mille FCFA. Les concessionnaires étaient sur place à Bobo (CICA, AUBARET…). Avec une avance de 250 mille FCFA, on pouvait vous céder une voiture neuve et le reste payé à tempérament.
A l’époque aussi, Bobo était une plaque tournante du commerce et de la politique dans la sous-
beaucoup de «taximans» de Bobo ne sont pas affiliés au syndicat. «Lorsqu’il y a des problèmes et que les clients viennent se plaindre au bureau du syndicat, il arrive qu’on ne puisse pas identifier le chauffeur de taxi qui est concerné», regrette le président SANOU…
A l’approche du cinquantenaire, le président a exhorté tous les «taximans» de Bobo à adopter des comportements exemplaires. Il souhaite que chacun travaille en toute dignité en mettant en avant son intégrité afin que les étrangers qui viendront faire la fête avec nous, repartent avec de bons souvenirs des «taximans» de Bobo. «Autrefois, les taximans étaient très courtois envers leurs clients. Ils les respectaient très bien car ne pas le faire c’est comme scier la branche sur laquelle l’on est assis». Fait remarquer leur président de syndicat.
Le taximan est un homme généralement bien informé. Lorsqu’un étranger débarque pour la première fois dans une ville, son premier contact c’est généralement un taximan. celui-
L’importance des «taximans» n’est donc plus à démontrer. Il leur appartient de prendre leur métier au sérieux et de penser comme Martin Luther KING qui disait: «il n’y a pas de travail satisfaisant, tout travail qui aide l’humanité a de la dignité et de l’importance ; il doit donc être entrepris avec une perfection qui ne recule pas devant la peine».o
Drissa KONE à Bobo-
Débuts difficiles du berceau du football
Bobo-
C’est en 1935 que fut créée, à Bobo-
Elle disputait régulièrement des matchs avec l’équipe militaire, surtout à l’occasion des grandes fêtes françaises (fête du 14 juillet, fête de la Sainte Jeanne d’Arc et les fêtes chrétiennes), et cela jusqu’en 1939. Progressivement, le Père Germain NADAL, Père blanc du Vicariat Apostolique de Bobo, constitua de son côté une équipe pour le Vicariat. Les archives du diocèse attestent que dès 1941, l’équipe du Père NADAL livre des matchs contre l’USB et la formation des militaires lors des grandes fêtes. En cette même année, furent créés la Trypano athlétique club (TAC) et l’Aile de fer, équipe dissidente de l’USB. Pour mieux structurer le football, les supporters procédèrent à la mise sur pied du premier district (organisation de base du football au niveau de l’AOF) dirigé par Lucien SANGA le chef de bureau des finances et du matériel de la Trypano. C’est grâce à lui que Bobo sera dotée de son premier stade entouré de seccos. Le district commença les premiers tournois de six.
En avril 1948, Ousséni DIALLO, rentrant de formation de la Côte d’Ivoire où il avait joué au football, participa à la création de l’Association des fonctionnaires de Bobo avec Etienne MOBIO (un Ivoirien), Tiémoko CAMARA et André TALL. Le premier président du club fut Vincent RAOUL. Pour renforcer l’équipe, ils débauchèrent de Bobo Sport Issaka TANLE, Bakary BAGAYOKO et Yarba KONATE. A ses débuts, l’équipe ne regroupait que des agents de l’administration publique, d’où le nom d’Association des fonctionnaires de Bobo, nom trouvé par N’Golo TRAORE. Tous les joueurs recrutés étaient embauchés à l’administration.
En 1949, Sanny Mamourou SANOU, fondateur de Bobo Sport succéda à Lucien SANGA à la tête du district. Il eut comme vice-
Rapidement le football devient un sport de masse à Bobo, et M. ROSSI, directeur de la CAMICO et président du district affilie les clubs de la ville de Bobo à la ligue de football d’AOF, rattachée à la Fédération française de football communément appelée 3F. Nous sommes en 1950. L’association sportive des fonctionnaires, qui représente le district en coupe d’AOF, s’incline face à la Jeanne d’Arc de Bamako dirigée par le Père BOUVIER de la société des missionnaires d’Afrique (Pères blancs).
De 1950 à 1953, Bachirou NIANG préside le district. Grâce à lui, Bobo est dotée du stade Wobi actuel, inauguré le 07 janvier 1952, lors de la grande foire. Le football connaît un essor dans les quartiers et les services. C’est en cette année 1952, que la population assiste à son premier match international en coupe d’AOF qui opposa le Racing club de Bobo au Richelieu de Bamako ; match perdu par les Bobolais.
De 1953 à 1954, Corneille BOUSSARY est élu président du district et de 1954 à 1955 lui succède Vincent RAOUL. Durant cette période, naissent plusieurs équipes à Bobo-
De 1958 à 1960, le district de Bobo-
Les équipes du district disposaient de peu de moyens jusqu’en 1954-
Source : «Football à Bobo-
Drissa KONE/ Bobo-
Anselme Titianma SANOU, Archevêque de Bobo-
“Il n’y a pas une paix pour les Bobos et une autre pour les Haoussas”
Dans le monde chrétien catholique, on ne se bat pas pour partir ou ne pas partir à la retraite. Un chrétien est chrétien pour toujours. Monseigneur Anselme Titianma SANON est en train de partir à la retraite de son mandat à la tête du diocèse mais pas comme évêque. «Ça c’est jusqu’à la mort». Les conseils que le locataire de Lafiaso a donné à notre confrère de la RTB/Ouest Félix OUEDRAOGO et sa famille qui étaient à Laafiaso (la résidence de l’archevêque de Bobo) pour une cérémonie de bénédiction. «Un retraité devient un ainé, un notable, un conseiller, un point de référence». Selon l’Evangile, l’homme est fait pour voir Dieu mais les nuages des activités quotidiennes nous empêchent de le voir. En termes plus clairs, «l’homme n’est pas fait directement pour travailler ou peiner au travail. C’est parce qu’il y a eu cette rupture en Dieu et l’homme que finalement chacun de nous doit travailler à la sueur de son front»… c’est donc à la faveur de cette modeste cérémonie de bénédiction que nous avons profité aborder d’autres sujets avec l’archevêque.
Monseigneur vous l’avez dit, le retraité doit être quelqu’un qui donne des conseils et dit ce qui existait par le passé et ce qu’il y a aujourd’hui. Nous parlons actuellement du cinquantenaire du Burkina. Que vous inspire le choix de Bobo pour abriter les festivités?
A.T.S : Le fait que les autorités du pays aient décidé de faire cette célébration ici à Bobo-
C’est en cela que se fabrique l’esprit citoyen, l’esprit national et même africain avec l’intégration. Ici, la région ou la ville apparaît comme emblématique. Mais une fois encore, c’est une responsabilité et un honneur.
Pensez vous que les fils de Bobo pourront relever le défi de l’organisation de cette célébration ?
A.T.S : Les fils de Bobo-
Je pense que tous ces gens vont rentrer d’avantage dans la célébration du cinquantenaire. Alors les fils de Bobo-
Le défi, c’est d’arriver à l’animation. Il y a des réalisations qui sont faites pour la population mais avec cette célébration on se sent d’avantage Burkinabè ; on se sent d’avantage chez soi. Dans tous les cas nos maisons sont là. On n’ira pas ailleurs.
Le plus important, c’est l’animation et en cela les hommes de la communication ont beaucoup à faire. Au lieu de montrer des images d’un certain niveau, il faut plutôt montrer comment tout cela se vit et se prépare dans les petites cités. Il y a le lieu de la célébration officielle mais comme dans les fêtes traditionnelles, les gens sont dans les lieux où on s’amuse. Par exemple ici, tout le monde se dirige vers les masques mais si vous remarquer bien, au bout d’un certain temps, les notables ne sont pas là. Où se trouvent-
Ils sont à autre chose. C’est tout cela qui fait la fête. Il ne faut pas que ce soit monolocalisée. Comment animer tout le monde pendant le cinquantenaire. Je pense par exemple à mes voisins de Koudougou et de Yorokoko… s’ils sont dans le coup, ils peuvent faire ressusciter tout un ensemble de pratiques qu’ils ont toujours fait ici à Bobo mais progressivement devant la modernité ils ont abandonné. J’étais tout dernièrement au Nigeria (à Joss) et c’est comme si j’étais chez moi. Là-
Nous les religieux, c’est ce que nous souhaitons. Au lancement de la RTB2, c’est ce que nous avons voulu montrer. Les protestants tous étaient là pour la paix.
Il n’y a pas une paix pour les Bobos et une autre pour les Haoussas. Alors animez nous pour que nous puissions massivement participer. Les religions aussi c’est noter objectif.o
Drissa KONE/ Bobo-